NOpTRACK, l'innovation pour moteur

Spécialisée dans la recherche et le développement de nouveaux outils d’aide à la décision sous forme de patchs connectés, notamment pour la prévention des risques cardiovasculaires, NOpTRACK est accompagnée depuis 2017 par la Technopole.

En amont de ses 7 ans qu’elle fêtera en janvier prochain, échanges avec Philippe Rivière, son président. Un président pour qui l’innovation n’est pas un objectif mais le moteur de sa démarche d’entrepreneur !

Philippe, peux-tu nous retracer tout d’abord les grandes lignes de ton parcours professionnel ?

Mon parcours est atypique dans le sens où j’ai directement créé ma première start-up en 1994 durant ma dernière année d’études (Mastère en marketing agroalimentaire - ESCT). Il s’agissait d’un concept disruptif dans le domaine des crèmes glacées, première aventure qui a duré 6 ans et qui s’est terminée par la cession de la technologie brevetée au géant mondial de l’Agro-Alimentaire…
Cette expérience m’a permis d’apprendre sur le terrain, la gestion de l’innovation dans le modèle d’affaire BtB.

J’ai passé ensuite 15 ans dans le business développement dans le domaine de la chimie fine (pharmaceutique, cosmétique, protection biologique des cultures), nouvelle aventure qui m’a permis de développer un joli réseau international auprès de grands comptes.

On comprend que l’innovation est un moteur pour toi. Qu’est ce qui te plait le plus justement dans l’idée d’innover ?

Mon moteur est d’abord l’idée sur la table à l’état feuille blanche, de la partager au sein de mon réseau. Mon adrénaline ensuite est de fédérer une équipe solide pour dimensionner le projet et le démarrer, ce toujours avec la fibre « création de l’innovation en BtB »

Savoir s’entourer des bonnes personnes est déterminant, comment t’y prends tu pour structurer tes équipes ?

Une des cartes maitresses est de constituer une équipe qui a double profil, à savoir opérationnel mais aussi actionnaire

Le réseau est primordial il permet de sourcer les bons profils pour les futurs collaborateurs et ensuite si l’employé est rapidement performant, lui proposer de rentrer comme actionnaire.

On se retrouve ainsi autour d’un projet commun tout en fidélisant.

C’est un management volontairement ouvert où tout le monde a accès à l’information et partage les avancées quelques soient les rôles dans l’entreprise.

Parlons un peu de NOpTRACK, que la Technopole accompagne depuis presque 6 ans. Comment t’est venue l’idée d’un patch capable de mesurer un biogaz ? Et quelle a été ta première action pour lancer le projet ?

J’y reviens mais le réseau a été déterminant dans ce projet.

L’idée vient de discussions intenses et passionnées avec des amis experts dans les domaines de la chimie et de la pharmacie.

Après avoir posé le cadre de l’innovation, la première étape a été de définir les applications clés autour de la Technologie et pour cela on a su rapidement réunir les compétences techniques et cliniques garantissant la faisabilité du projet.

Ton parcours a souvent mis en avant des dépôts de brevets. Quelle place joue la propriété industrielle dans ta vision entrepreneuriale ?

La PI est le patrimoine de la société, premier outil de défense et de négociations vis-à-vis des partenaires externes (surtout quand un brevet a sa première délivrance au niveau Européen)

Les brevets sont aussi des leviers de valorisation qui permette à la société de franchir des étapes notamment face à des investisseurs expérimentés

Le partenariat avec le cabinet de PI qui suit NOpTRACK est fondamental et ce dernier est au courant des moindres avancées du projet.  

Dans ta vision stratégique tu privilégies les modèles en BtoB. Qu’est ce qui te pousse à aller vers cela alors qu’un dispositif tel que NOpTRACK pourrait probablement trouver un marché auprès du public ?

Chacun son métier !

Mettre en place un partenariat avec un industriel déjà sur le marché avec un modèle d’affaire éprouvé et sa force commerciale est clé pour une entreprise innovante.

Chacun apporte son expertise et la probabilité de réussite sur le marché est accrue.

Moins capitaliste pour nous, cette stratégie exige néanmoins une structuration juridique poussée et il ne faut pas hésiter à se faire accompagner pour cela.

J’ai parlé plus tôt de « tes équipes » car en effet tu diriges, à côté de NOpTRACK, une autre société innovante. Par conséquent tu as plusieurs casquettes. Quelle est une journée type pour toi en commençant par le petit déjeuner ?

Une heure de sport très matinale (Corde à sauter) avant un petit déjeuner de champion (thé gingembre / fromage Blanc / pain de seigle / orange / Chocapic).

Place ensuite à une journée de travail en mode jonglage en s’adaptant aux besoins et en « switchant » d’un projet à l’autre en fonction des impératifs et des équipes.  

Peux tu nous révéler une ou deux super compétences que tu possèdes ?

Une vision pour modéliser dans ma tête les tenants et aboutissants d’un projet.

Miser sur le collectif et donc savoir le fédérer.

Et un ton talent le plus inutile ?

Humour parfois provocateur (c’est aussi un talent dans certains cas).

Enfin quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes dirigeants qui se lancent dans la création d’entreprise plus spécialement dans le secteur de la santé ?

Jouer le collectif…